Joseph Diongre, voilà un architecte doué depuis l’enfance, qui explorera toutes les facettes de son art, un peu comme les grands artistes qui essaient, sans restriction et avec plus ou moins de bonheur, toutes les expressions possibles.
Entré à l’Académie Royale à Bruxelles à 12 ans, il en ressortira architecte après quelques stages dans des ateliers réputés en Belgique, France et Hollande.
En 1908, à 24 ans il dessine, seul, sa première maison, 11 rue Léopold Courouble à Schaerbeek, que l’on peut toujours voir aujourd’hui.
Ce n’est pas ce qu’il fit de mieux.
Dans les années d’avant-guerre, le jeune Diongre, malgré l’émergence de l’Art Nouveau, conçoit des maisons de style très académique dans lequel pointent déjà quelques formes inattendues.
Il construira plus de 25 habitations en 10 ans !
Un style très académique et éclectique pour ses premières réalisations.
Après l’armistice de 1918, il s’attèle comme beaucoup d’autres architectes à la reconstruction des villes, et travaille sur un très grand nombre de projets de cités et de logements sociaux. La commune de Molenbeek en fera son architecte attitré. Une rue et une cité portent d’ailleurs son nom.
Son style change radicalement, il crée d’abord des quartiers à caractère régionaliste, qui font penser aux maisons du bord de mer.
Puis revirement, il passe vers un style plus rigoriste, dessinant des formes que l’on retrouvera dans bon nombre de ses réalisations, le balcon ou l’oriel en éperon, en briques travaillées. La cité Dubrucq à Molenbeek, les immeubles rue de Bosnie, et Léopold Combaz à St Gilles en témoignent.
Construite en 1927, l’étonnante Withuis (à gauche) en est l’exemple le plus abouti. Sa maison signature ! La même année, non loin de là, rue Firmin Lecharlier, il dessinera cette surprenante maison, millésimée 1927.
Les années 30 seront celles du dernier virage vers un modernisme plus épuré.
Il dessinera ses bâtiments monumentaux les plus emblématiques, que sont l’église St-Jean Baptiste (1931), et au terme de deux concours, l’hôtel communal de Woluwe-St-Lambert (1938) et l’année suivante la maison de la radio (Flagey).
Que de chemin artistique parcouru entre 1908 et 1939 !
De gauche à droite: Hôtel communal de Woluwe-St-Lambert, l’église St-Jean Baptiste à Molenbeek, la Maison de la Radio (Flagey) à Ixelles
Son évolution de l’académisme pur au modernisme dur se traduit également au travers de ses signatures.
Merci de nous faire découvrir ces artistes dont nous ne connaissions rien.
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Grand merci!
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