C’est l’histoire d’un jeune homme passionné dès son plus jeune âge par l’architecture. En 2006, il a quinze ans, et découvre à Rhode Saint Genèse la maison où vit une de ses amies. Une maison, plutôt un palais. Stupéfiant. Il est sous le choc, et il y a de quoi. Cette immense villa de 600 m2 est bien mystérieuse, comme sortie d’un roman de Carlos Zafon… La famille qui l’habite, ne sait rien des origines de l’édifice.
Le jeune homme, Amaury De Smet, commence ses recherches avec assiduité et persévérance, pour découvrir les origines de cette villa. Il ira jusqu’à retrouver une descendante des premiers propriétaires.
L’immeuble date de 1938, commandité par la famille Muller, riches Anversois expatriés en Argentine au début du XXème siècle désirant revenir en Belgique. Ils confient la création à Marcel Spittael, architecte belge auteur du très beau bâtiment qui abrite l’Institut des maladies tropicales d’Anvers.
La villa, sera terminée en janvier 1940. Mais la guerre fait fuir la famille Muller qui retourne en Argentine. Elle n’habitera jamais ce chef d’œuvre ! Monsieur Muller meurt en 1947 à Buenos Aires.
Les Muller n’ayant pas d’enfants, la villa passera ensuite de propriétaires en propriétaires, et chose surprenante, elle ne subira aucune transformation, aucune démolition, tout restera dans l’état de la création d’origine. Un mystérieux miracle.
Les sols et murs de marbre rares, les bois exotiques précieux, la luxueuse décoration, tout a été préservé.
Ce chef d’œuvre ne se visite pas, mais a fait en 2014, au bout de 8 années de recherches, l’objet d’un beau livre écrit par Amaury De Smet, illustré par de remarquables photos de Serge Brison.
Toujours poussés par Amaury De Smet, qui mobilisera des sommités internationales, les Monuments et Sites flamands entameront la procédure de classement du bâtiment en un temps record.
Espérons donc que la villa Muller ne subira pas les outrages de sa grande soeur française, la villa Cavrois dont nous vous parlerons plus tard. ICI
Edité par AAM (Archives d’Architecture Moderne), 168 pages, textes en Français et Néerlandais. En vente à la librairie du CIVA, chez CLUB et à la FNAC
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